UE Vs le gaspillage alimentaire

gaspillage alimentaire et fast fashionLes eurodéputés ont adopté le 9 septembre 2025 une nouvelle législation européenne visant à réduire significativement les pertes alimentaires et l’impact environnemental de l’industrie textile. Ce texte, fruit d’un compromis entre le Parlement et les États membres, marque un tournant dans la gestion des déchets en Europe.

 

Chaque citoyen de l’Union européenne génère en moyenne 130 kg de déchets alimentaires et environ 15 kg de textiles usagés par an.

 

Face à ce constat, la nouvelle loi fixe pour 2030 des objectifs obligatoires de réduction :

  • 30 % de baisse des déchets issus de la distribution, de la restauration et des foyers ;
  • 10 % de baisse des déchets provenant des industries de transformation et de fabrication.

Les pays conservent la liberté de choisir leurs dispositifs pour atteindre ces objectifs : dons aux associations, valorisation des produits « hors calibres », meilleure information des consommateurs sur les dates de péremption, etc.

Plus de la moitié du gaspillage alimentaire provient des ménages. La sensibilisation du public est donc considérée comme un levier clé par les acteurs du secteur. Aucune obligation chiffrée n’a été fixée au secteur agricole, ce qui suscite des critiques d’ONG environnementales qui soulignent l’importance des pertes avant et après la récolte.

 

Une première pour l’industrie textile

Le texte élargit aussi le champ de la directive déchets de 2008 à l’industrie textile, un secteur jusqu’ici épargné. Les fabricants devront désormais assumer la collecte, le tri et le recyclage des vêtements en fin de vie, ainsi que le financement de ces opérations. Cette mesure s’inscrit dans le principe du pollueur payeur et cible notamment la « fast fashion », mode ultra-rapide et bon marché dont l’impact environnemental et social est largement critiqué.

La Commission européenne évalue par exemple qu’un t-shirt en coton nécessite près de 2 700 litres d’eau douce pour être produit, l’équivalent de plus de deux années de consommation en eau potable d’une personne.

Des plateformes étrangères de vente en ligne, symbole de l’ultra fast fashion, font également l’objet d‘une surveillance accrue, en termes de conformité de normes européennes.

Par ailleurs, Bruxelles étudie la mise en place d’une taxe de deux euros sur les petits colis à bas prix importés. Rien qu’en 2023, plus de 4,6 milliards de colis de ce type – dont 91 % venant de Chine – ont franchi les frontières de l’UE.

 

Un signal fort pour les consommateurs et les entreprises

Pour certains eurodéputés, cette loi constitue un message clair : réduire l’empreinte écologique de nos modes de consommation et protéger les acteurs européens face à une concurrence jugée déloyale. Elle impose de nouvelles responsabilités aux États comme aux producteurs, tout en misant sur la sensibilisation des citoyens pour faire évoluer les comportements.