Climat : la Chine souhaite agir
Première émettrice mondiale de gaz à effet de serre (GES), devant les États-Unis, la Chine affirme sa volonté de jouer un rôle majeur dans la transition énergétique. Lors du Sommet sur le climat organisé par l’ONU à New York, mercredi 24 septembre, le président Xi Jinping a indiqué que la République populaire visait une réduction de 7 à 10 % de ses émissions nettes de GES d’ici 2035, par rapport à leur niveau maximal, attendu avant 2030.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réuni les dirigeants mondiaux lors d’un sommet consacré au climat, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette rencontre a offert une tribune aux pays souhaitant présenter des plans climatiques plus ambitieux.
Conformément à l’Accord de Paris, les États sont tenus de soumettre de nouvelles « contributions déterminées au niveau national » (NDC), c’est-à-dire des objectifs actualisés de réduction des émissions de GES à l’horizon 2035. Ces engagements doivent être présentés avant la COP30, prévue en novembre à Belém, au Brésil.
Une trajectoire modérée mais surveillée
La Chine poursuit un développement rapide de ses énergies renouvelables, en augmentant chaque année ses capacités en solaire, éolien, hydraulique et nucléaire. Parallèlement, elle continue à construire des centrales à charbon, qui restent la principale source d’électricité du pays. Son industrie des énergies propres et la transition vers les véhicules électriques progressent plus vite que dans de nombreux pays occidentaux.
Premier émetteur mondial de CO₂, la Chine a été responsable d’environ 80 % de l’augmentation des émissions mondiales au cours de la dernière décennie. Les annonces de Pékin en matière de climat sont donc particulièrement suivies au niveau international.
Présentation sur la scène mondiale
À l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre Li Qiang s’est rendu à New York fin septembre, tandis que le président Xi Jinping est intervenu par vidéo, soulignant l’importance de la question climatique pour le pays. Dans son message, il a insisté sur la nécessité de poursuivre la transition vers une économie verte et bas carbone, même si certains pays prennent des chemins différents.
La Chine a ainsi présenté son nouvel objectif : réduire ses émissions nettes de GES de 7 à 10 % d’ici 2035 par rapport à leur niveau maximal, tout en laissant la possibilité d’aller au-delà si les conditions le permettent.
Un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement
Avec près de 30 % des émissions mondiales, la trajectoire chinoise est déterminante pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Depuis 2021, la Chine s’est engagée à atteindre le pic de ses émissions avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Certains experts estiment que ce pic pourrait être atteint dès 2025. À titre de comparaison, les États-Unis ont atteint leur pic en 2007, puis ont réduit leurs émissions d’environ 15 % sur la décennie suivante.
Objectifs jugés prudents mais réalisables
Pour tenir ses engagements, la Chine prévoit notamment :
- Porter la part des énergies non fossiles dans sa consommation totale d’énergie à plus de 30 %.
- Multiplier par six la capacité solaire et éolienne par rapport à 2020, pour atteindre 3 600 gigawatts.
- Augmenter la couverture forestière à plus de 24 milliards de mètres cubes.
- Généraliser les véhicules électriques dans les nouvelles ventes automobiles.
- Étendre le système national de quotas carbone aux secteurs les plus émetteurs.
- Développer des infrastructures adaptées au changement climatique.