Filiance est partenaire des Rendez-vous majeurs

management du risqueLe 20 mai 2021, à la Cité de Sciences et de l’Industrie de Paris, se déroulera la première édition des Rendez-vous majeurs, le nouvel événement des risques technologiques en France. Organisé par l’association Amaris, avec l’appui de l’INERIS et le soutien du Ministère de la transition écologique, il permettra aux acteurs du secteur de se rencontrer et d’échanger sur des thématiques en phase avec les enjeux actuels de la prévention et la gestion des risques.

 

Dans ce cadre, Filiance co-organise un débat sur la mesure et l’innovation dans le management du risque. Cette thématique, qui est au cœur de notre expertise, constitue un élément crucial dans l’amélioration de la prévention et de la gestion des risques dans les années à venir. En avant-première, voici les grandes lignes des éléments qui seront abordés lors du débat.

 

Et bien sûr, pour découvrir le programme et vous inscrire à cet événement gratuit, une seule adresse : https://www.rendezvousmajeurs.com.

 

#2 – [Maîtrise des risques]

Mesurer et innover pour améliorer le management du risque

Débat organisé avec FILIANCE

 

Aujourd’hui, les Rendez-vous majeurs posent 3 questions à Nicolas GAUTHEY, Responsable Domaine Environnement Inspection Conseil et Assistance Technique APAVE, et représentant FILIANCE.

 

Il est impossible d’améliorer ce que l’on ne sait pas mesurer. Evaluer l’efficacité du management des risques industriels sur un site représente donc un enjeu majeur de son amélioration. Or, en pratique, un process d’évaluation fiable n’est pas toujours simple à mettre en œuvre et les acteurs butent fréquemment sur la définition d’un système d’indicateurs de performance partagé et pertinent. Néanmoins, sur le terrain, des innovations se font jour pour continuer à améliorer le management du risque.

 

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Cadre, attentes et contrôles

 

Depuis près de 30 ans, la réglementation fixe l’ensemble des politiques, processus et procédures que les sites Seveso doivent respecter afin de prévenir les risques d’incidents ou d’accidents majeurs sur leurs sites. Ils doivent notamment définir et appliquer une politique de prévention des accidents majeurs (PPAM). Les établissements SEVESO seuil haut doivent décliner cette politique dans un Système de Gestion de la Sécurité (SGS)avec des procédures visant l’identification des risques, la formation du personnel, la maîtrise des procédés, la capacité à réagir en cas d’accident, etc.

La directive SEVESO III et sa transposition en droit français prévoient une surveillance des performances de Gestion de la Sécurité essentiellement axée sur le respect des objectifs fixés par l’exploitant et sur l’identification des accidents et presqu’accidents, sans que ne soient formellement exigés la mise en place d’un système d’indicateurs type tableau de bord et/ou un impératif d’amélioration continue.

 

L’administration, dans le cadre de ses inspections, contrôle ce qui est conforme ou non. Aujourd’hui, l’Etat vérifie si les objectifs fixés par la réglementation sont respectés, essentiellement sur des aspects relevant de la maîtrise technique et de l’organisation de la sécurité. Du point de vue performance, il s’intéresse principalement aux accidents survenus ou ceux qui ont été évités. Sauf méconnaissance de ma part, il ne bénéficie à priori pas d’outil permettant d’évaluer l’efficacité de la prévention des accidents majeurs des sites inspectés.

De son côté, l’industriel doit évaluer sa PPAM périodiquement et/ou son SGS, sans que ni la fréquence ni les critères d’évaluation de la performance ne soient fixés réglementairement.

 

 

Quels sont les enjeux ? Que peut-on faire ?

Connaître la performance réelle des mesures prises

 

Dans les domaines de la qualité, de la sécurité du travail ou de la performance environnementale, les systèmes de management, qui au passage font l’objet de démarches volontaires, sont évalués selon des indicateurs précis, plus fins et surtout plus évolutifs, favorisant la mise en place de véritables politiques d’amélioration. Il serait intéressant d’établir des passerelles et de s’inspirer de ces démarches.

En effet, la définition d’indicateurs plus précis et complets pour évaluer le management du risque pourrait aider les industriels à s’engager dans une démarche de progrès continu, en intégrant la notion de performance à leur politique.

Ce n’est pas un problème nouveau, mais ne pourrait-on pas définir un Plus Petit Dénominateur Commun en matière d’indicateurs pertinents ?  En imposer permettrait-il de mieux surveiller la performance de la sécurité ? Quelle vision commune pour établir des indicateurs incontournables ? Quels éléments prendre en compte ? Comment détecter les défaillances voire les signaux faibles du management des risques ?

 

Mesurer pour s’améliorer, d’accord, mais aujourd’hui, à l’ère de la transformation numérique, Quelles pistes d’amélioration pour améliorer la prévention des accidents majeurs sur les sites ?

Mieux prendre en comptes les facteurs et humains et utiliser le digital à bon escient

 

Deux pistes de réflexion semblent pouvoir être explorées, l’une relative aux facteurs humains, l’autre relative à ce que peut apporter le digital dans la maitrise des risques.

 

1 – Le travail sur les facteurs humains et organisationnels

On parle beaucoup des Facteurs Organisationnels et Humains (FOH) depuis quelques années. En effet, la démarche de maîtrise des risques doit s’appuyer aussi bien sur les moyens techniques que les moyens organisationnels et humains. Au-delà de la conceptualisation du sujet, il est important d’associer le facteur humain dans la maîtrise des risques. Quelques exemples de démarches FOH simples peuvent être citées : visites de sécurité, démarche culture sécurité, processus REX « signaux faibles ». Elles présentent bien sûr des avantages, des inconvénients, des limites, mais elles méritent d’être partagées, avec tous les acteurs de terrain.

 

2- Développement des outils digitaux de maîtrise des risques

La révolution numérique impacte bien évidemment la maitrise des risques. L’utilisation d’outils digitaux ne doit pas être une finalité en soi. Ils sont des moyens qui peuvent permettre de faciliter et de rendre plus efficaces des bonnes pratiques. Certains chantiers sont aujourd’hui ouverts en ce qui concerne la gestion des données de sécurité sur site ou à distance ou le suivi des certains équipements sensibles. D’autres sont d’ores et déjà utilisables pour mettre en œuvre les démarches FOH que je viens de citer.

 

Bien, sûr, toutes ces pistes, qui sont complexes dans la mesure où elles supposent forcément des biais, doivent faire l’objet d’une réflexion collective, afin d’aboutir à des solutions largement partagées. Le débat co-organisé par FILIANCE (partenaire des Rendez-vous Majeurs) le 20 mai sera l’occasion de démarrer cette réflexion commune.