MaPrimeRénov’ : recentrage stratégique

maprimerénovLe gouvernement prévoit un resserrement des moyens alloués à la rénovation énergétique. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026, la dotation accordée à l’Agence nationale de l’habitat (Anah) devrait être réduite de 500 millions d’euros. Les dispositifs d’aide, notamment MaPrimeRénov’, se recentreront sur les rénovations globales les plus ambitieuses ainsi que sur les logements présentant les plus fortes consommations énergétiques.

 

Un recentrage sur les rénovations les plus performantes

Le gouvernement prévoit de privilégier les rénovations dites « d’ampleur », c’est-à-dire les projets combinant plusieurs types de travaux visant à améliorer significativement la performance énergétique des logements. Dans le même temps, les aides destinées aux rénovations « par geste » seront davantage orientées vers des actions de décarbonation.

Cette réorientation s’accompagne d’une mobilisation accrue des certificats d’économies d’énergie (CEE) afin de compenser partiellement la baisse des crédits publics. La dotation de l’Anah passera ainsi de 2 milliards d’euros en 2025 à 1,5 milliard en 2026. Les autres programmes de l’agence restent, pour l’heure, inchangés.

 

Un budget sous contrainte

Le financement exact dédié à MaPrimeRénov’ pour 2026 n’est pas encore précisé. Pour mémoire, le budget 2025 s’élevait à 3,6 milliards d’euros, dont une large part destinée aux rénovations globales et à l’accompagnement des ménages. Cette enveloppe avait permis de soutenir un volume important de demandes… au point que le guichet « rénovation d’ampleur » avait été temporairement suspendu durant l’été.

Réouvert le 30 septembre dans des conditions plus strictes, le dispositif est désormais réservé aux logements classés E, F ou G au diagnostic de performance énergétique. Les ménages modestes et très modestes sont prioritaires, et un quota de dossiers a été instauré pour mieux maîtriser les dépenses. Les plafonds de travaux ont également été abaissés pour limiter les effets d’aubaine.

 

Des travaux éligibles plus restreints

Du côté des rénovations « par geste », certains travaux sortent de la liste des opérations éligibles : l’isolation des murs ainsi que l’installation de chaudières biomasse (bois et granulés) ne bénéficieront plus de subventions à compter de 2026. Cette évolution s’inscrit dans une volonté de réorienter les soutiens vers les solutions les plus efficaces pour réduire les émissions.

 

Des incertitudes sur les CEE

Reste une interrogation centrale : les volumes de CEE fixés pour 2026 et au-delà permettront-ils de compenser la baisse des crédits publics ? Les objectifs précis n’ont pas encore été annoncés. Ce paramètre sera déterminant pour mesurer l’impact réel de cette réorientation budgétaire sur les ménages et les professionnels de la rénovation.

 

Ce recentrage marque une inflexion stratégique majeure : cibler les logements les plus énergivores et orienter les financements vers les rénovations les plus performantes.