L’eau, un enjeu clé

Filiance vous propose de découvrir les activités de ses différentes commissions et groupes de travail. Zoom sur la commission Eaux, pilotée par Thierry PAUL, directeur opérationnel pour la partie mesures.
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Quel est le rôle de nos organismes dans le domaine de l’eau ?

Le rôle des tiers de confiance est de réaliser des prélèvements et des mesures de l’eau dans différents domaines : eaux potables, naturelles, superficielles, industrielles et de rejet…  Ces prélèvements sont réalisés sur site, principalement dans le cadre d’obligations règlementaires. Nous intervenons également lors d’études spécifiques dans le cadre de démarches volontaires. En plus des prélèvements et des mesures, nous réalisons des analyses en laboratoire, sur tout le territoire national (métropole et DROM-COM).

Nos missions portent donc sur la qualité des eaux naturelles (de surface, souterraine, de mer…), de l’eau à usage industriel mais aussi à usage de consommation.

Dans le cas des process industriels (alimentaire, climatisation…), nous mesurons également, à la sortie, la qualité de l’eau de rejet avant et après que celle-ci ne soit traitée.

 

Quels sont les enjeux actuels pour la commission en matière de prélèvements et d’analyses d’eau ?

Nous identifions en continue trois enjeux :

  • Le premier enjeu repose sur la définition d’un cadre pertinent pour réaliser nos missions.

La qualité de l’eau est essentielle aussi bien pour les acteurs économiques que pour le citoyen. Cette activité est donc très encadrée sur le plan réglementaire et normatif. Dans le cas présent, la réglementation définit les objectifs et fait référence aux normes qui, elles, fixent le mode opératoire pour les mesures et les prélèvements. Nous travaillons donc en amont, aussi bien auprès des ministères -pour les décrets, arrêtés, circulaires- qui définissent ce que l’on doit faire que sur les normes françaises (NF) et internationales (ISO) en termes de méthodologie.

  • Le second enjeu est de veiller à ce que les opérateurs en charge des prélèvements et des analyses aient l’obligation d’être accrédités par le Comité Français d’accréditation (COFRAC) qui garantit leur indépendance et leurs compétences.
  • Le troisième enjeu porte sur la nécessité de travailler avec le COFRAC, avec toutes les parties prenantes, dans la mise à jour de son document technique de référence (LAB GTA 29). Ce document cadre définit les exigences des audits que réalisent le COFRAC auprès de nos organismes tous les 15 mois. Nous sommes favorables à des exigences à la fois poussées et proches de la réalité opérationnelle.

 

Comment notre profession s’inscrit dans le cadre plus général de la transition écologique ?

L’évaluation environnementale dans le domaine de l’eau existe en France depuis plus de 30 ans. Son fonctionnement est positif. Mais des évolutions sont attendues aussi bien sur les substances à rechercher que sur les techniques de prélèvements.

Les évolutions à venir sont probablement les recherches de substances nouvelles, et notamment médicamenteuses, pour lesquelles la difficulté est la fiabilité des techniques analytiques ; il y a également les produits issus de la dégradation de certaines substances, ou encore la recherche des microplastiques.

Les techniques de prélèvements évoluent également. Actuellement, nous faisons des prélèvements ponctuels (par exemple sur une période de 24 heures sur un lieu déterminé) qui ne sont que partiellement représentatifs. De nouvelles techniques se mettent en place pour permettre de piéger les pollutions sur plusieurs semaines (ce que l’on appelle des intégrateurs passifs). Les réglementations vont donc devoir évoluer dans le temps.

Ces nouveaux éléments viendront compléter nos activités actuelles.

 

Quelle est l’évolution possible de nos métiers ?

En dehors des prélèvements, des mesures et des analyses que nous réalisons, nous accompagnons de plus en plus les administrations, à savoir les Directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), les Directions Départementales des Territoires (DDT), les agences de l’eau. Ces structures voient leurs moyens décroitre et sous-traitent à nos organismes des contrôles complémentaires aux nôtres. Ceux-ci sont réalisés à la demande de l’administration auprès d’acteurs économiques. En effet, le ministère de l’Environnement dans un souci de performance environnementale souhaite un renforcement des contrôles auprès des collectivités et des industriels sur certains points précis (par exemple pour les déclarations de volumes prélevés).

 

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