Les changements de la RE 2020 en 2025

Réglementation Environnementale 2020Instaurée par la loi ELAN de 2018, la Réglementation Environnementale RE 2020 a été détaillée par le décret du 29 juillet 2021, qui établit de nouveaux critères à respecter pour les nouvelles constructions.

Depuis sa mise en application le 1er janvier 2022, la RE 2020 représente une grande avancée pour le domaine de la construction. Destinée à répondre aux défis climatiques contemporains, cette initiative vise à minimiser l’impact carbone des constructions tout en optimisant leur efficacité énergétique et leur confort thermique. La RE 2020 met aussi l’accent sur un critère essentiel : l’évaluation du cycle de vie des matériaux, c’est-à-dire la considération des émissions de CO₂ produites depuis la production des matériaux jusqu’à la démolition des bâtiments.

Les objectifs de la réglementation

 

La RE 2020 se concentre sur trois piliers principaux : la décarbonation, l’économie d’énergie et le confort durant l’été. Des indicateurs de mesure ont été établis pour chacun de ces axes, avec des niveaux à respecter graduellement.

Le calcul de l’empreinte carbone se fait désormais sur toute la durée de vie d’un bâtiment, soit 50 ans. Pour réduire cette empreinte, on favorise l’utilisation de matériaux biosourcés, géosourcés et recyclés.

Par ailleurs, pour minimiser les émissions de gaz à effet de serre, l’usage des énergies renouvelables et non carbonées est recommandé, tout au long du cycle de vie du bâtiment : sa construction, son utilisation et son démantèlement. Deux indices réglementaires sont mis en place pour mesurer l’impact de la construction et de la consommation : l’IC Construction et l’IC Énergie. Les deux indicateurs sont formulés en kgCO2eq/m²/an.

En matière de sobriété énergétique, l’objectif est de créer des bâtiments à énergie positive (BEPOS). L’évaluation de l’amélioration de leurs performances énergétiques, principalement en ce qui concerne l’isolation et la consommation, se fait à travers divers indicateurs : le besoin bioclimatique, la consommation d’énergie primaire et la proportion d’énergie primaire non renouvelable.

Avec la réglementation RE 2020, l’utilisation et l’équipement sont désormais soumis à contrôle : système de chauffage, méthode de refroidissement, production d’eau chaude domestique, éclairage…
La législation environnementale en vigueur impose aussi aux constructions la prise en compte des futurs changements climatiques, notamment les vagues de chaleur. Par conséquent, l’isolation des nouvelles constructions doit privilégier les méthodes passives et minimiser autant que possible le recours à la climatisation.

 

Pourquoi une limite à l’horizon 2025 ?


2025 marque une intensification des critères existants pour augmenter la diminution de l’empreinte carbone des nouvelles habitations. Les nouvelles constructions devront afficher un bilan carbone diminué de 15 % par rapport aux standards actuels, ce qui nécessite une utilisation plus importante de matériaux écologiques, tels que le bois, la paille, … Le béton traditionnel, qui génère une importante émission de CO2 pendant sa fabrication, sera progressivement substitué par des bétons à faible carbone ou d’autres alternatives novatrices.

Avec la RE 2025, les exigences relatives à la totalité du cycle de vie d’un bâtiment, se voient renforcées ; les habitations doivent afficher une faible empreinte carbone tout au long de leur cycle de vie.

 

Quelles conséquences pour les nouvelles constructions ?

 

Pour les maisons individuelles, l’indice carbone associé à la construction (IC Construction) évolue ainsi de 640 à 530 kg CO₂/m². Pour minimiser l’impact environnemental, cette progression exige l’intégration plus généralisée de matériaux biosourcés tels que le bois, le chanvre ou le béton à faible teneur en carbone.

Cependant, les émissions associées à l’usage des habitations (IC Énergie) restent constantes, le seuil étant fixé à 160 kg CO₂/m², ce qui restreint l’influence sur les décisions énergétiques, déjà orientées vers des systèmes efficaces tels que les pompes à chaleur ou le solaire thermique.

Ces modifications entraîneront un coût : le coût de construction des maisons individuelles pourrait grimper de 5 à 10 %, en raison de l’usage de matériaux novateurs et de la complexité accrue des nouvelles normes.

 

Quels impacts pour les nouveaux appartements ?

 

Pour les habitations collectives, la rigueur s’accentue tant au stade de la construction qu’à celui de l’exploitation. Le seuil IC Construction se réduit de 740 à 650 kg CO₂/m², ce qui requiert une utilisation plus étendue des matériaux à faible impact carbone, mais sur des structures plus compliquées nécessitant des solutions hybrides combinant béton bas carbone et bois.

Le changement le plus spectaculaire concerne l’indicateur IC Énergie, qui diminue de 560 à 260 kg CO₂/m² pour les bâtiments qui ne sont pas reliés aux réseaux de chauffage urbain.

Cette transition rapide favorise l’abandon des énergies fossiles en faveur de solutions renouvelables telles que les pompes à chaleur collectives ou les systèmes solaires et vise à orienter les constructions collectives vers une sobriété accrue sur le long terme, en ligne avec les objectifs climatiques de 2050.

Les répercussions économiques suscitent néanmoins l’inquiétude des intervenants du secteur, surtout en cette phase de crise sans précédent pour le marché immobilier neuf. En effet, les coûts additionnels associés à la construction à faible émission de carbone pourraient être transférés aux prix de vente des habitations neuves. Cela complique davantage l’accession à la propriété, surtout dans un environnement où le pouvoir d’achat des ménages est sous pression. Ces démarches aboutiront à des économies considérables sur les factures d’énergie à long terme.

En outre, les habitations édifiées conformément au nouveau critère de la RE 2020 offriront un confort thermique accru pendant l’été et l’hiver, tout en contribuant à la protection de notre planète.

 

L’objectif de la RE en 2025

 

L’objectif 2025 de la RE2020 va au-delà d’une simple exigence réglementaire ; c’est principalement une étape transitoire. Les échéances à venir, en particulier 2028 et 2031, seront marquées par une intensification notable des seuils.

En 2028, les seuils de l’indicateur carbone IC Construction et IC Énergie seront encore réduits, incitant les constructeurs à viser une performance presque irréprochable, tant en termes de matériaux que d’efficacité énergétique des édifices.

Ce calendrier permettra de poser les bases pour l’objectif final en 2031, où les seuils devraient atteindre des niveaux extrêmement faibles, nécessitant des constructions presque neutres en carbone sur toute leur durée de vie.

Pour atteindre ces buts, il sera indispensable d’intensifier les innovations, d’industrialiser les méthodes de construction à faible émission de carbone et de promouvoir l’utilisation généralisée de matériaux biosourcés ou recyclables. Quelques intervenants du secteur de l’immobilier neuf commencent déjà à prévoir cette transformation radicale des méthodes. Concernant les futurs propriétaires, ces initiatives assureront des habitations encore plus efficaces, économiques et respectueuses de l’environnement.